Page:Racine - Britannicus 1670.djvu/92

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Quand nous nous rapprochons, le Ciel nous deſunit.

JUNIE.
J’aimois Britannicus, Seigneur, je vous l’ay dit.

Si de quelque pitié ma miſere eſt ſuivie,
Qu’on me laiſſe chercher dans le ſein d’Octavie
Un entretien conforme à l’eſtat où je ſuis.

NERON.
Belle Junie, allez, moy-meſme je vous ſuis.

Je vais par tous les ſoins que la tendreſſe inſpire
Vous…




Scène VII.

AGRIPPINE, NERON, BURRHUS, NARCISSE.


AGRIPPINE.
Vous… ARreſtez Neron. J’ay deux mots à vous dire.

Britannicus eſt mort, je reconnoy les coups.
Je connoy l’Aſſaſſin.

NERON.
Je connoy l’Aſſaſſin. Et qui, Madame ?
AGRIPPINE.
Je connoy l’Aſſaſſin. Et qui, Madame ? Vous.
NERON.
Moy ! Voilà les ſoupçons dont vous eſtes capable.

Il n’eſt point de mal-heur dont je ne ſois coupable,
Et ſi l’on veut, Madame, écouter vos diſcours,
Ma main de Claude meſme aura tranché les jours.
Son Fils vous eſtoit cher, ſa mort peut vous cõfõdre.
Mais des coups du deſtin je ne puis pas répondre.