Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/116

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7^ ALEXANDRE,

Rerirons-aous d'un camp , où l'encens à la main «  Le Hdèle laxile attend fon Souverain.

A X I A N E-

Mak , Seigneur , que dit-il ?

P G ». u s.

II en fait trop paroîtrc s Cet efclave déjà m'ofe vanter fon Maître j Il veut que je le ferve......

A X I A N E.

Ah I Sans vous emporter. Souffrez que mes efforts tâchent de l'arrêter. Ses foupirs, malgré moi , m'affurent qu'il m'adorej Quoi qu'il en foit, fouffirez que je lui parle encore} Et ne le forçons point, par ce cruel mépris , D'achever un deffein qu'il peut n'avoir pas prîsi

P G B. u s.

Hé quoi , vous en doutez : &c votre amc s'affure , {>ur la foi d'un amant infidèle &: parjure , Qui veut à fon tyran vous livrer aujourd'hui , Et croit, en vous donnant, vous obtenir de lui ? Hé bien, aidez-le donc à vous trahir vous-même: Il vous peut arracher à mon amour extrême ; Mais il ne peut m'ôter , par Ces efforts jaloux, La gloire de combattre & de mourir pour vous.

A X I A N E.

Et vous croyez qu'après une telle infolencc. Mon amitié, Seigneur, feroit fa récompenfe ? Vous croyez que mon cœur s'engagcant fous fa loi. Je foufcrirois au don qu'on lui feroit de moi ? Pouvez-vous, fans rougir, m'accufer d'un tel crime î Ai-je fait pour ce Prince éclater tant d'eftime ? Entre ïaxile & vous s'il falloir prononcer , Seigneur, le cioyez-vous qu'on me vît balancer ? Sais-je pas que Taxile eft une ame incertaine î Que l'amour le retient , quand la crainte l'entraîne î Sâis-jc pas que , fans moi , fa timide valeur Succomberoit bientôt aux rufcs de fa focur ?

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