loi AL E X A N B REy
Que toi feul, en eiïèt, m'engageas fous Cts loix.
J îippris â la connoître en voyant tes exploits ;
Ft àc quelque beau feu qu'elle m'eût enflammée.
En un autre que toi ]c l'aurois moins aimée.
Mais que fert de pouffer Aqs foupirs fuperftus.
Qui fe perdent en l'air , & que tu n'entends plus ?
Il eft temps que mon ame, au tombeau defcendue.
Te jure une amitié (î long-tems attendue.
Il eft temps que mon cœur, pour gage de fa foi ,
Montre qu'il n'a pu vivre un moment après toi.
Aufli-bien penfc-tu que je voululîe vivre
Sous les loix d'un Vainqueur à qui ta mort nous livre 5
Je fais qu'il fe difpofc à me venir parler ;
Qu'en me rendant mon fceptre il veut me confoler.
Il croit peut-être, il croit que ma haine étouffée
A fa faufTe douceur fcrvira de trophée.
Qu'il vienne. I] me verra, toujours digne de toi»
Mourir en reine , ainfi que tu mourus en roi.
��SCENE IL
ALEXANDRE, AXIANE.
A X I A N H.
JT Ê bien , Seigneur , hé bien , trouvez-vous quelque
charmes A voir couler des pleurs que font vcrfcr vps armes? Ou fi vous m'enviez, en l'état où je fuis, La trifte liberté de pleurer mes ennuis î
Alexandre. Votre douleur eft libre autant que légitime. Vous regrettez, Mad^ipie , un Prince magnanime: Je fus fon ennemi ; mais je ne l'étois pas Jufqu'à blâmer les pleurs qu'on donne à fon trépas. Avant que fur fcs bords l'Inde me vît paroître, L'éclac de fa vertu me l'avoic fait connoître j
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