Aller au contenu

Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1x8 ALEXANDRE,

Je répargnois toujours. Sa vigueur affoibJîc Bientôt en mon pouvoir auroit laifî'é fa vie; Quand , fur ce champ fatal Taxile defcendu : Arrêt ei , c'ejî à moi que ce captif efl du ; C'en ejlfait , a-t-il dit , (s" ta perte eji certaine , Forus ; il faut périr , ou me céder la Reine. Porus , à cette voix , ranimant fon courroux, À. relevé ce bras laflé de tant de coups ; Et cherchant fon rival d'un œil fier & tranquille: N*eatens-je pas , dit-il , l'infidèle Taxile , Ce traîrre à fa patrie , à fa maîtrejfe , à moi f Vien y lâche , pdurfuit-il , Axiane efl à toi. Je veux bien te céder cette illujlre conquête ; Mais il faut que ton bras l'emporte avec ma îite. Approche. A ce difcours , ces rivaux irrités L'un f«i l'autre , à la fois , fc font précipités. Nous nous fommes en foule oppofés à leur rage; Mais Poius parmi nous court & s'ouvre un palfagc. Joint Taxile , le frappe , &: lui perçant le cœur. Content de fa vicioire, il fe rend au Vainqueur.

Cléofile. Seigneur , c'eft donc à moi de répandre des larmes; C'eft fur moi qu'eft tombé tout le faix de vos armes. Mon frère a vainement recherché votre appui ; Et votre gloire , hélas , n'eft funefte qu'à lui î Que lui fert au tombeau l'amitié d'Alexandre ? Sans le venger. Seigneur, l'y verrez- vous defcendre • Souffiircz-vous , qu'après l'avoir percé de coups , Qn en triomphe aux yeux de fa fœur & de vous.

Axiane. Oui , Seigneur , écoutez les pleurs de Cléofile. Je la plains. Elle a droit de regretter Taxile : Tous k$ cttbrrs en vain l'ont voulu confervcr ; Elle en a fait un lâche, S>c ne la pu fauvcr. Ce n'cft point que Porus ait attaqué fon frère ; Il s'eft oifert lui-même à fa juftc colère. Au milieu du combat que vcnoit-il chercher ? Au courroux du vainqueur rcnoit-ii i'arrachcr ?

�� �