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viij Extrait des Mémeîres

d'abord qu'on n'a jamais connu dans la famille de l'auteur ce prétendu fils naturel, dont l'é- tat Je légitimité auroit été au contraire d'au- tant plus facile à juftifier, que la Champmélé ctoit mariée. Au furplus les afTiduités de Ra- cine auprès de cette Adrice , dont on prétend que refprit ne répondoit, ni à fa réputation , ni à la beauté , ni à la perfeâion de fa voix & de fa mém.otre , étoient allez naturelles à un Auteur qu'on dit avoir eu un talent particu- lier pour la déclamation , & qui n'avoit pas moins de zèle pour la réuflite de fes pièces. D'ailleurs un jeune Auteur, né d'un caradère tendre, un Auteur devenu par la poelie habi- le imitateur , & qui cherchoit à plaire à une Cour que la jeunefle & le caradère de fon Monarque rendoient comme le féjour de l'a- mour & de la galanterie, n'avoit pas befoin d'autres motifs pour aiîbrtir à ce goût les hé- ros & les héromes de fes pièces. Quand il lui en auroit même fallu d'autres , l'efpèce de nécelfité de fuivre une route diftérente de celle de Corneille , en m.archant dans la même carrière , les auroit fournis. Enfin , s'il n'elt pas nécefBiire d'avoir éprouvé les troubles & les tranfports de l'ambition pour en peindre avec vérité & avec feu les mouvemens , ain/î que Racine l'a fait dans le rôle d'Agrippine > il femble qu'on peut appliquer , du moins jufqu'à un certain point , cette réflexion aux autres pallions ; & fingulièrement à celle de l'amour.

Ce fut en 1675 que l'Académie Fiani^oife

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