Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/175

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que trop heureux de fléchir sa rigueur

Il la viendra presser de reprendre son cœur. Mais je l’ai vue enfin me confier ses larmes ; Elle pleure en secret le mépris de ses charmes. Toujours prête à partir, et demeurant toujours, Quelquefois elle appelle Oreste à son secours.

Oreste

Ah ! si je le croyais, j’irais bientôt, Pylade, Me jeter…

Pylade

xxxx Achevez, Seigneur, votre ambassade. Vous attendez le roi : parlez, et lui montrez Contre le fils d’Hector tous les Grecs conjurés. Loin de leur accorder ce fils de sa maîtresse, Leur haine ne fera qu’irriter sa tendresse. Plus on les veut brouiller, plus on va les unir. Pressez, demandez tout, pour ne rien obtenir. Il vient.

Oreste

xxxxxxxxx Eh bien ! va donc disposer la cruelle À revoir un amant qui ne vient que pour elle.


Scène II

Pyrrhus, Oreste, Phoenix

Oreste

Avant que tous les Grecs vous parlent par ma voix, Souffrez que j’ose ici me flatter de leur choix, Et qu’à vos yeux, Seigneur, je montre quelque joie De voir le fils d’Achille et le vainqueur de Troie. Oui, comme ses exploits nous admirons vos coups : Hector tomba sous lui, Troie expira sous vous ; Et vous avez montré, par une heureuse audace, Que le fils seul d’Achille a pu remplir sa place.