Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/251

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f COMÉDIE. iix

la comtissi.

Chicaneau. Deux bottes de foin cinq à fix mille livres ï LA Comtesse. k Monfieur, tous mes procès alloicnt être finis. Il ne m'en reftoit plus que quatre ou cinq petits; L'un contre mon mari , l'autre contre mon père , Et contre mes enfans. Ah , Monheur , la misère î Je ne fais quel biais ils ont imaginé , Ni tout ce qu'ils ont fait. Mais on leur a donné Un arrêt , par lequel , moi vêtue & nourrie , On me défend, Monfieur, de plaider de ma vî*.

C H I c A N E A u. De plaider !

LA Comtesse. De plaide:-.

Chicaneau.

Certes vie trait çft noir. J'en fuis furpris.

LA Comtesse.

Mondeur , j'en fuis au défcfpoir.

Chicaneau. Comment, lier Izs mains aux gens de votre forte ? Mail cette penfîon. Madame, ell-elle forte i

LA Comtesse.

Je n'en vivrois, MonHeur, que trop honnêtement. Mais vivre, fans plaider, cft-ce contentement?

Chicaneau. Des Chicaneurs viendront nous manger jufqU'à i'ame, Ft nous ne dironsmot? Mais, s'il vous plaît. Madame, Depuis quand plaidez-vous?

LA Comtesse.

Il ne m'en fouvient pas. Depuij trente ans, au plus.

Chicaneau.

Ce n'cft pas trop.

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