Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

x-r- BRITANNICUS,

Pourvu que nos confeils ne tendent qu'afa gloire? Pourvu que, dans le cours d'une règne iloriflam , Rome foit toujours libre , &: Célar tout-puiflànt î Mais , Madame , Néron fuffit pour fe conduire. J'obéïs , fins prétendre à Thonneur de l'inftiuire. Sur ks aj»eux, fans doute, il n'a qu'à fe Eegkrj Pour bien faire , Néron n'a qu'à fe rellembler. Heureux, û fes vertus l'une àl'autre enchaînées. Ramènent tous les ans fes premières années I

Agri^pine. Aînfi , fur l'avenir n'ofant vous aiTurer , Vous croyez que , fans vous , Néron va s'égarer. Mais, vou«, qui, jufqu'ici, content de votre ouvrage, Venez de fes vertus nous rendre témoignage, Expliquer-nous , pourquoi , devenu ravifleur , Néron de Silanus fait enlever la foeur. Ne tient-il qu'à marquer de cette ignominie Le fang de nos ayeux , qui brille dans Junie î De quoi l'accufe-t-il ? Et par quel attentat Devient-elle en un jour criminelle d'Etat? Elle qui fans orgueil jufqu'alors élevée, N'auroit point vu Néron, s*il ne l'eût enlevée ; Et qui même auroit mis au rang de fes bienfaits L'heureufe liberté de ne le voir jamais.

B u R s. H u s. Je fais que d'aucun crime ellen'eflfoupçonnée^ Mais juiqu'ici Céfar ne l'a point condamnée. Madame. Aucun objet ne bleflè ici fes yeux. Elle eft dans un palais tout plein de ics ayeux. Vousfavez que les droits qu'elle porte avec elle. Peuvent de fon époux faire un Prince rebelle j Que le fang de Céfar ne fe doit allier Qu'à ceux à qui Céfar le veut bien confier ; Et vous-même avoiirez qu^il ne feroit pas jufle. Qu'on difpofàtfans lui de la nièce d'Augufte.

Agrjppine. Je vous entends. Néron m'apprend par votre voix Qu'en vain Britanaicas s'alTure fur mon choix.

�� �