Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/333

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TRAGÉDIE. zji

Mon cœur s'en eft plus dit que vous ne m*€n direz} Il faut que j'aime enfin.

B W K R H U s.

Vous vous le figurez. Seigneur ; & fatisfait de quelque réfîftance , Vous redoutez un mal foible dans fa naiflance. Mais fi dans fon devoir votre cœur affermi Vouloir ne point s'entendre avec fon ennemi; Si de vos premiers ans vous confultiez la gloire; Si vous daigniez. Seigneur, rappeller la mémoire Des vertus d'Octavie , indigne de ce prix , Et de fon chafte amour vainqueur de vos mépris; Sur-tout j fi de Junic évitant la préfence , Vous condamniez vos yeux à quelques jours d'abfence; Croyez-moi , quelque amour qui femble vous charmer^ On n'aime point. Seigneur, fi l'on ne veut aimer.

Néron. Je vous croirai , Burrfius , lorfquc, dans les allarmcfi » Il faudra foutcnir la gloire de nos armes ; Ou, lorfque plus tranquille , affis dans le fénat ," Il faudra décider du delHn de l'état. Je m'en repoferai fur votre expérience. Mais , croyez-moi, l'Amour eft une autre fcience, Burrhus , & je ferois quelque difficulté D'abaiflcr jufques-là votre févérité. Adieu. Je fouffre trop éloigné de Junic.

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BURRHUS feul,

•TL nfin, Burrhus , Néron découvre fon génie.

Cette férocité que tu croyois fléchir. De tes foiblcj liens eft prête à s'affranchir. En quels excès peut-être elle va fe répandre! O Dieux, en ce malheur quel confcii dois-jc prendre?

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