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TRAGÉDIE. 5«7

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NÉRON, AGRIPPINE.

A G ». I r » I N 1 s'apyant,

/x ppROCHiz-vous, Néron, & prenez votreplaec* On veut fur vos foupçons que je vous ratisfafle. J'ignore de quel ciime on a pu me noircir. De tous ceux que j'ai faits je vais vous éclaircir.

Vous régnez. Vous favez combien votre naifïant* Entre l'empire & vous âvoit mis de diftance. Les droits de mes ayeux , que Rome a confacrés, Etoient même fans moi d'mutiles dégrés. Quand de Britannicus la mère condamnée, LailFa de Claudius difputer l'hymenée. Parmi tant de beautés qui briguèrent fon choix. Qui de Ces atiranchis mandièrent les voix. Je fouhaitai fon lit , dans la feule penféc , De vous laillcr au trône , où je ferois placée. Je fléchis mon orgueil ; j'allai prier Pallas. Son maître chaque jour carcffé dans mes bras. Prit infenliblement dans les yeux de fa nièce L'amour, où je voulois amener fa tendrcflè. Mais ce lien du fang qui nous joignoit cous deux» Ecartoit Claudius d'un lit inceftueux. Il n'ofoit cpoufer la fille de fon frère. Le fénat fut fcduit. Une loi moins févcre Mit Claude dans mon lit, & Rome â mes genoux. C'étoit beaucoup pour moi , ce n'étoit rien pour vous* Je vous fis fur mes pas entrer dans fa famille Je vous nommai fon gendre , & vous donnai fa fille. Silanus, qui l'aimoit, s'en vit abandonné. Et marqua de fon fang ce jour infortuné. Ce n'étoit rien encore. Eufliez-vous pu prétendre Qu'un jour Claude à fon fils dût préférer fon gendres

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