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TRAGÉDIE, 3tj

SCENE DERNIERE.

AGRIPPINE, BURRH US, ALBINE.

A L 1 I K E.

A H , Madame , ah , Seigneur, courez vers l'Empcreut^ Venez fauver Célar de la propre fureur; II fc voie, pour jamais j fcparc de Junic.

A G R I P P 1 N E.

Quoi , Junic elle-même a terminé fa vie»

A L B I N E.

Pour accabler Ccfar d'un éternel ennui ,

Madame, fans mourir, elle cft morte pour lirf.

Vous favcz de ces lieux comme elle s'elt ravie.

Elle a feint de paffer chez la trille Odtavie ;

Mais bien-tôt elle a pris des chemins écartés.

Où mes yeux ont fuivi fes pas précipites.

Des portes du palais elle fort éperdue.

D'abord clic a d'Auguite apperçu la Statue :

Et mouillant de Ces pleurs le marbre de fes pieds ,

Que de Ces bras prcflans elle tenoit liés :

Prince , par ces genoux , dit-elle , qiie femhrajfe.

Protège , en ce moment , le rejle de ta. race.

Rome , dans ton palais , vient de voir immoler

Le feul de tes Neveux , qui te put reffembler.

On veut y après fa mort , que je lui fois parjure :

Mais , pour lui conferver une foi toujours pure ,

Prince , je me dévoue à ces Dieux Immortels ,

Dont ta vertu fa fait partager les autels.

I.c peuple cependant, que ce fpeciacle étonne.

Vole de toutes parts, fe prclfe , l'environne ,

S'attendrit à fes pleurs; & plaignant fon ennui ,

D'une commune voix la prend fous fon appui.

Ils la mènent au temple , ou , depuis tant d'années ,

Au cuite des autels nos Vierges dcllinccs

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