Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/374

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tj4 F R A G M E N S

Avcz-vous pu, Cruels, l'immoler, aujourd*huî. Sans que tout votre fang fe foulcvâtpour lui? Mais parle. De fon fort qui t'a rendu l'arbitre. Pourquoi ralTaffiner î Qu'a-t-ii fait î A quel titre î Qui te l'a dit î

O R. ï s T E.

O Dieux , quoi , ne m'avez-vous pas VbUs-mcmc, ici, tantôt, ordonne fon trépas»

HEB.MIONE.

Ah , falloit-il en croire une amante infenfce '

Ne dcvois-ru pas lire au fond de ma penfée ?

Et ne voyois-tu pas dans mes emportemens

Que mon cœur démcntoit ma bouche à tous momensi

Quand je l'aurois voulu , falloit-il y foufcrire ?

N'as-tu pas dû cent fois te le faire redire ,

Toi-même , avant le coup , me venir confulter?

y revenir encor, ou plutôt m'éviter?

Que ne me laiftbis-tu le foin de ma ve«geance >

Qui t'amène en des lieux oM l'on fuit ta prcfenceî

Voilà de ton amour le détettable fruit.

Tu m'apportois , cruel , le rrtalhe-ur qui te fuît.

C'eft toi, dont l'ambafladc, à tous les deux fatale ,

L'a fait pour fon malheur , pancher vers raa rivale.

Nous le verrions encor nous partager fcs foins.

Il m'aimeroit peut-être , il le feindroit du moins.

Adieu. Tu peux partir. Je demeure en Epire.

Je renonce à la Grèce, à Sparte , à fon Empire;

A toute ma famille. Et c'eft aflcz pour moi ,

Traître, qu'elle ak produit un montre tel que col.

( à Andromaque, ) ce Allons j Madame ^ allons. C'eft raM qui vous délivre. >} Pyrrhus ainiî l'ordonne. Se vous pouvez me fuivrc. « De nos derniers devoirs allons nous dégager. >3 Montrons qui de nous deux faura mieux le vengçc

Cette fcène n'a pas été la feule chofe retran- chée,? lus de la moitié de la Préface l'a été aujjiy le Ledeur ne fera pas fâché de la retrouver ici.

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