DE BRITANNICUS. J4J
>ï pafllons des Pcrfonnagcs , il taudroit remplir cette 33 mcmc adion de quantité d'incidens qui ne fe pour- J3 roicnt pafTer qu'en un mois , d'un grand nombre de >3 jeux de Théâtre d'autant plus furprenans qu'ils fc- aj roient moins vraifemblables, d'une infinité de décla- >j mations où Ton fcroit dire aux Auteurs tout le con- J3 traire de ce qu'ils dcvroient dire. Il faudroit , par »j exemple , rcpréfenter quelque Héros y vre , qui fc >» voudroit faire haïr de fa MaîcrefTc de gayeté de cœur, « un Lacédémonicn grand parleur , un Conquérant j3 qui ne dibiteroit que des maximes d'amour , une J3 icmme qui donncroit des leçons de fierté à de* 3j Conquérans. Voilà fans doute de quoi faire récrier »3 tous ces Meilleurs. Mais que diroit cependant le pe- >3 tit nombre de gens fagcs auxquels je m'eftbrce de 3> plaire ? De quel front oferois-je me montrer , pour J3 ainfi dire, aux yeux de ces grands hommes de l'An- >3 tiquité que j'ai choilis pour modèles? Car, pour me » feryir de la penfée d'un Ancien , voilà les véritable» 33 Spectateurs que nous devons nous propofer;&: nous 33 devons fans ccfle nous demander: Que diroient Ho- 33 mère &: Virgile , s'ils lifoient ces vers ? Que diroic 33 Sophocle, s'il voyoit rcpréfenter cette Scène? Quoi 33 qu'il en foit, jen'ai point prétendu empêcher qu'on 33 ne parlât contre mes ouvrages. Je l'aurois prétendu 33 inutilement. Quii de te alii loquamur ipji viieant , >3 dit Ciccion ,fed loquentur tamen.
33 Je prie feulement le I.ed^eur de me pardonner 33 cette petite Préface que j'ai faite pour lui rendre raî- 33 fon de ma Tragédie. II n'y a rien de plus naturel 33 que de fc défendre quand on fe croit injuftement >3 attaqué. Je vois que Tércncc même femble n'avoir 33 fait des Prologues, que pour fe juftifier contre les crî- 33 tiqqes d'un vieux Poète mal intentionné malevolive' 33 teris Po'ét<gy &qui vcnoit briguer des voix contrclui J3 jufqu'aux heures où l'on repréfentoit Çc% Comédies, 33 OccejiA ejl agi ;
» Exclamât , &:c.
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