Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/85

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Antigone
Madame… O ciel ! que vois-je ? Hélas ! rien ne les touche !

Hémon
Rien ne peut ébranler leur conſtance farouche.

Antigone
Princes…

Étéocle
Pour ce combat, choiſiſſons quelque lieu.

Polynice
Courons. Adieu, ma sœur.

Étéocle
Adieu, Princeſſe, adieu.

Antigone
Mes frères, arreſtez ! Gardes, qu’on les retienne ;
Joignez, uniſſez tous vos douleurs à la mienne.
C’eſt leur eſtre cruels que de les reſpecter.

Hémon
Madame, il n’eſt plus rien qui les puiſſe arreſter.

Antigone
Ah ! généreux Hémon, c’eſt vous ſeul que j’implore.
Si la vertu vous plaît, ſi vous m’aimez encore,
Et qu’on puiſſe arreſter leurs parricydes mains,
Hélas ! pour me ſauver, ſauvez ces inhumains.