Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/143

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D'un cœur trop tendre encore épargnez la faiblesse:

Vous pouvez de mon sort me laisser la maîtresse,

Madame, mon trépas n'en sera pas moins prompt.

Jouissez d'un bonheur dont ma mort vous répond;

Couronnez un héros dont vous serez chérie:

J'aurai soin de ma mort, prenez soin de sa vie.

Allez, Madame, allez. Avant votre retour,

J'aurai d'une rivale affranchi votre amour.

Roxane

Je ne mérite pas un si grand sacrifice:

Je me connais, Madame, et je me fais justice.

Loin de vous séparer, je prétends aujourd'hui

Par des nœuds éternels vous unir avec lui:

Vous jouirez bientôt de son aimable vue.

Levez-vous. Mais que veut Zatime tout émue?

Scène VII.

Roxane, Atalide, Zatime

Zatime

Ah! venez vous montrer, Madame, ou désormais

Le rebelle Acomat est maître du palais:

Profanant des sultans la demeure sacrée,

Ses criminels amis en ont forcé l'entrée.

Vos esclaves tremblants, dont la moitié s'enfuit,

Doutent si le vizir vous sert ou vous trahit.

Roxane

Ah, les traîtres! Allons, et courons le confondre.

Toi, garde ma captive, et songe à m'en répondre.

====Scène