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SCENE VI.
MITHRIDATE, MONIME.
MlTHMDATE.
iVl ADAME , enfin le Ciel près de vous me rappelle 5
Ec, fécondant , du moins, mes plus tendres fouhaits.
Vous rend à mon amour plus belle que jamais.
Je ne m'attendois pas que de notre h/menée
Je dufTe voir fi tard arriver la journée ;
Ni qu'en vous retrouvant, mon funefte retour
Fît voir mon infortune , & non pas mon amour,
C'eft pourtant cet amour, qui, de tant de retraites.
Ne m,e laiffe choifir que les lieux où vous êtes ;
Et les plus grands malheurs pourront mefemblerdoux.
Si ma préfencc ici n'en eft point un pour vous.
C'ell vous en dire aflez, fi vous voulez m'entendre.
Vous devez à ce jour , dès long-temps , vous attendre J
Et vous portez, Madame, un gage de ma foi.
Qui vous dit tous les jours que vous êtes à moi.
Allons donc allurer cette foi mutuelle.
Ma gloire , loin d'ici , vous Se moi nous appelle J
Et , fans perdre un moment pour ce noble deflein ,
Aujourd'hui votre époux , il faut partir demain.
M N I M E. Seigneur , vous pouvez tout. Ceux par qui je refpire Vous ont cédé fur moi leur fouverain empire ; Et , quand vous uferez de ce droit tout-puifTant , Je ne vous répondrai qu'en vous obéifTant.
MlTHRIDATE.
Ainfl , prête à fubir un joug qui vous opprime ," Vous n'allez à l'autel que comme une vid^imc ; Et moi , tyran d'un cœur qui fe refufe au mien , Même en vous poUédant , je ne vous devrai rieiu
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