TRAGÉDIE. I7Î
Oui , mon fils , c'eft vous feul fur qui je me repofe ,
Vous feul qu'aux grands deflbins que mon cœur fe propofe
J'aichoilî, dès long-ceuips , pour digne compagnon.
L'héritier de mon fccpcre , ôc fur-tout de mon nom.
Pharnace , en ce moment , & ma flamme ofFenfée
Ne peuvent pas tous fculs occuper ma penfée.
D'un voyage important les foins & les apprêts.
Mes vaifTeaux qu'à partir il faut tenir tout prêts ,
Mes foldats , dont je veux tenter la complaifance.
Dans ce même moment demandent ma préfence.
Vous , cependant ici veillez pour mon repos.
D'un rival infolent arrêtez les complots.
Ne quittez point la reine ; &, s'il fe peut , vous-mcnxâ
Rçndez-ia moins contraire aux vœux d'un roi qui l'aime.
Détournez- la, mon fils , d'un choix injurieux.
Juge fans intérêt , vous la convaincrez mieux.
En un mot, c'cft alTez éprouver ma fciblede.
Qu'elle ne pouffe point cette même tendrefle ,
( Que fais-je ? ) à des fureurs , dont mon cœur outragé
Ne fe repentiroit qu'après s'être vengé.
��SCENE V L
MONIME. XIPHARÉS.
X I P H A R i. S,
\f UE diraî-je, Madame; Se comment doîs-je entendre Cet ordre , ce difcours que je ne puis comprendre ? Scroit-il vrai, grands Dieux ! que trop aimé de vous , Pharnace eût , en effet , mérité ce courroux ? Pharnace auroit-il part à ce défordre extrême î
M O N I M E»
Pharnace ? O Ciel, Pharnace ! Ah, qu'entcnd$-jc moî-mcmc î Ce n'ell donc pas affcz que ce funefte jour A wut ce que j'aimois m'arrache fans retour,
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