x8S M IT H R I D AT E,
M I T H R I D A T E.
Oui , lui-même y Madame. D'où peut naître , à ce nom , le trouble de votre ame Contre un d jurte choix qui peut vous révolter ? Eil-ce quelque mépris qu'on ne puifie dompter î Je Je répète encor. C'eit un autre nioi-même , Un fils victorieux , qui me chérit, que j'aime. L'ennemi des Romains , l'héritier & l'appui D'un empire & d'un nom qui va renaître en lui ; Ft , quoi que votre amour ait ofé fe promettre, Ce n'cft qu'entre Ces mains que je puis vous remettre.
M G N I M E.
Que dites-vous ? O Ciel î Pourriez-vous approuver?..
Pourquoi, Seigneur, pourquoi voulez-vous m'éprouvcrl
Celiez de tourmenter une ame infortunée..
Je fais que c'eft à vous que je fus deftinée.
Je fais qu'en ce moment , pour ce nœud folemnel ,
La vidime , Seigneur , nous attend à l'autel.
Venez,
MlTHRlDATE.
Je le vois bien : quelque effort que je fafTe t. Madame , vous voulez vous garder à Pharnacc. Je reconnois toujours vos injuftcs mépris ; Us ont même paiTé fur mon malheureux fils»
M o N I M E. Je le méprife T
M I T H R I D A T E.
Hé bien , n'en parlons plus, Madame; Continuez. Brûlez d'une honteufe flamme. Tandis qu'avec mon fils je vais, loin de vos yeux, Chercher au bout du monde un trépas glorieux j Vous cependant ici fervez avec fon frère , Et vendez aux Romains le fang de votre père. Venez. Je ne faurois mieux punir vos dédains , Qu'en vous mettant moi-même en Ces ferviles mains J Et, fans plus me charger du foin de votre gloire , Je veux laiflcr de vous jufqu'à votre mémoire.
�� �