TRAGÉDIE. 2oy
SCENE IL
MONIME, PHŒDIME, ARCAS.
M O N I M E.
JlL n eft-ce fait, Arcas, &z le cruel Pharnace?
A R c A s. Ne me demandez rien de tout ce qui Ce paflè , Madame. On m'a chargé d'un plus funefte emploi , Et ce poifon vous dit les volontés du roi,
P H Œ D I M E.
Malheureufe princcfie !
M o N I M E.
Ah, quel comble de joie ? Donnez. Dites , Arcas , au roi qui me l'envoie , Que de tous ies préfens que m'a faits fa bonté , Je reçois le plus cher & le plus fouhaité. A la fin je rcfpire ; & le Ciel me délivre Des fecours importuns qui me forçoient de vivre. MaicrefTe de moi-même , il veut bien qu'une fois uiflè de mon fort difpofer à mon choix.
P H <K D I M E.
Hélas >
M o N I M E.
Retiens tes cris , & , par d'indignes larmes , De cet heureux moment ne trouble point les charmes. Si tu m'aimois, Phoedime, il falloit me plflircr. Quand d'un titre funefte on me vint honorer ; Et lorfque , m'arrachant du doux fein de la Grèce , Dans ce climat barbare on traîna ta maîtreffe. Retourne maintenant chez ces peuples heureux; Et , ù mon nom cncor s'eft confcrvé chez eux. Dis-leur ce que tu vois , & de toute ma gloire , Phœdime , conte-leur la malheureufe hiiloire ,
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