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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/226

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peu éloigné de l’économie & de la fable d’Euripuie, Pour ce qui regarde les paflîons , je me fuis attaché à U Cuivre plus exa£lement. J’avoue que je lui dois ua bon nombre des endroits qui ont été le plus approuvés dans ma tragédie. Et je l’avoue d’autant plus volontiers , que ces approbations m’ont confirmé dans l’ellime ôc dans la vénération que j’ai toujours eue pour les ouvrages qui nous relient de l’antiquité. J’ai reconnu avec plaifîr , par l’eiïèc qu’a produit fur notre théâtre tout ce que j’ai imité ou d’Homère ou d’Euripide , que le bon fens Se la raifon étoient les mêmes dans tous les fiècles. Le goût de Paris s’eft trouvé conforme à celui d’Athènes. Mes fpedateurs ont été émus des mêmes chofes qui ont mis autrefois en larmes le plus favant peuple de la Grèce , Se qui ont fait dire qu’entre les Poètes, Euripide étoit extrêmement tragique , Tpay<)c«T«T6î , c’cft à dire , qu’il favoit merveilleusement exciter la compaflîon Se la terreur, qui font les véritables effets de la tragédie.

Je m’étonne , après cela , que des modernes ayent témoigné depuis peu tant de dégoût pour ce grand Poète dans le jugement qu’ils ont fait de fon Alcefte. Il ne s’agit point ici de l’ Alcefte 5 mais , en vérité , j’ai trop d’obligation à Euripide, pour ne pas prendre quelque foin de fa mémoire , & pour laifler échapper l’occalion de le réconcilier avec ces Mefficurs. Je m’affure qu’il n’efl: fi mal dans leur efprit , que parce qu’il? n’ont pas bien lu ’l'ouvrage fur lequel ils l’ont condamné. J’ai choill la plus importante de leurs objec