zio I P H J G E N I E,
Achille.
Seigneur, qu'ofez-vous dire î Agamemnon. Qu'il faut , princes, qii'il'fauc que chacun fe retire ; Que d'un crédule efpoir , trop long-temps abufés , Nous attendons les vents , qui nous font refufes. Le Ciel protège Troie ; &:, par trop de préfages, Son courroux nous défend d'en chercher les palTàges.
Achille. Quels préfages affreux nous marquent fon courroux;
A G A M E H N G N.
Vous même confultez ce qu'il prédit de vous.
Que fert de fe flatter ? On fait qu'à votre tête
Les dieux ont d'IJion attaché la conquête.
Mais on fait que , pour prix d'un triomphe fi beau ,
Ils ont aux champs Troyens marqué votre tombeau j
Que votre vie ailleurs , èc longue & fortunée ,
Devant Troie , en fa fleur , doit être moinTonnée.
Achille. Ainfi , pour vous venger, tant de rois aflfemblés , D'un opprobre éceinel retourneront comblés. Et Paris , couronnant fon infolente flamme , Retiendra fans péril la fœur de votre femme.
Agamemnon.
Hé quoi ? Votre valeur , qui nous a devancés y
N'a-t-elle pas pris foin de nous venger aflez ?
Les malheurs de Lefbos par vos mains ravagée
Epouvantent encor toute la mer Egée :
Troie en a vu la flamme ; &c , jufques dans Ces ports ,
Les flots en ont poufl"é les débris & les morts.
Que dis-je ? Les Troyens pleurent une autre Hélène ,
Que vous avez captive envoyée à Mycène.
Car je n'en doute point , cette jeune beauté
Garde en vain un fecret que trahit fa fierté ;
Et fon filence même , accufant fa noblelfe ,
Nous dit qu'elle nous cache une iiluilrc princeflè.
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