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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/253

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TRAGÉDIE. 145

IJ n'étoif point à Sparte entre tous ces amans , Dont le père d'Hélène a reçu les fermens. Lui feul de tous les Grecs , maître de fa parole, S'il part contre liion , c'cft pour moi qu'il y vole j Et, latisfait d'un prix qui lui femble fî doux , Il veut même y porter le nom de mon époux.

��SCENE IV.

CLYTEMNESTRE , IPHIGÉNIE, ERIPHILE , D O R I S.

Clytemkesïre.

iVl A FILLE, il faut partir fans que rien nous retienne. Et fauver, en fuyant, votre gloire & la mienne. Je ne m'étonne plus qu'interdit & diftrait , Votre père ait paru nous revoir à regret. Aux affronts d'un refus craignant de vous commettre , Il m'avoit par Arcas envoyé cette lettre. Arcas s'eft vu trompé par notre égarement. Et vient de me la readrc en ce même moment. Sauvons, encore un coup, notre gloire offenfée. Pour votre hymen Achille a changé de penfée; Et, refufant l'honneur qu'on lui veut accorder, Jufques à fon retour il veut le retarder. E R I P H I L E,

Qu'entcns-je ?

Clytemnestri.

Je vous vois rougir de cet outrage. Il faut d'un noble orgueil armer votre courage. Moi-même, de l'ingrat approuvant le deflein. Je vous l'ai dans Argos préfenté de ma main j Et mon choix , que flatcoit le bruit de fa noblefïè , Vous donnoit avec joie au fils d'une déeflc. Mais puifquc déformais fon lâche repentir Dément Je fang des dieux , dont on le fait fortir ,

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