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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/262

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Pour moî , quoique le Ciel , au gré de mon amour , Duc encore des vencs retarder le retour , Que je quitte, à regret, la rive fortunée Où je vais allumer les flambeaux d'hyménée I Puis-je ne point chérir l'heureufe occafion D'aller du fang Troyen fceller notre union , Et de lailler bien-tôt, fous Troie enfevclie , Le deshonneur d'un nom à qui le mien s'allie î

��SCENE IV.

ACHILLE , CLYTEMNESTRE , IPHIGÉNIE , ERÎPHILE, DORIS, itGINE.

Achille.

X RiNCESSE , mon boiihcur ne dépend que de vous. Votre père à l'autel vous delline un époux. Venez-y recevoir un cœur qui vous adore.

Iphigénie. Seigneur, il n'eft pas temps que nous partions encore. La reine permettra que j'ofe demander Un gage à votre amour qu'il me doit accorder. Je viens vous préfenter une jeune princefTe j Le Ciel a fur fon front imprimé fa noblefïe j De larmes, tous les jours, fcs yeux font arrofesj Vous favez fes malheurs , vous les avez caufés. Moi-même, où m'emporroit une aveugle colère I J'ai tantôt, fansrefped, affligé fa mifere. Que ne puis-je aufîi-bicn, par d'utiles fecours. Réparer prompteir.ent mes injuft^s difcours l Je lui prête ma voix : je ne puis davantage. Vous feul pouvez. Seigneur, détruire votre ouvrage. Elle eft votre captive ; & tbs fers que je plains , Quand vous l'ordonnerez, tomberont de fes mains Commencez donc par-là cette heurcufe journée. Qu'elle puifle à nous voir n'ctrc plus condamnée.

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