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TRAGÉDIE.
Phedre.


Ah, je vois Hippolyte
Dans ſes yeux inſolens je vois ma perte écrite.
Fais ce que tu voudras, je m’abandonne à toi.
Dans le trouble où je ſuis, je ne puis rien pour moi.


Scène IV.

THÉSÉE, HIPPOLYTE, PHEDRE, ŒNONE. THÉRAMENE.
Thésée.

La fortune à mes vœux ceſſee d’être opposée,
Madame, & dans vos bras met…

Phedre.

Arrêtez, Thésée,
Et ne profanez point des tranſports ſi charmans.
Je ne mérite plus ces doux empreſſemens.
Vous êtes offensé. La fortune jalouſe
N’a pas, en votre abſence, épargné votre épouſe.
Indigne de vous plaire & de vous approcher,
Je ne dois déſormais ſonger qu’à me cacher,


Scène V.

THÉSÉE, HIPPOLYTE, THÉRAMENE.
Thésée.

Quel eſt l’étrange accueil qu’on fait à votre père,
Mon fils ?

Hippolyte.

Phèdre peut ſeule expliquer ce myſtère.
Mais, ſi mes vœux ardens vous peuvent émouvoir,
Permettez-moi, Seigneur, de ne la plus revoir :