Oui, Madame.
Et qu’a-t-il pû vous dire ?
Mille autres, mieux que moi, pourront vous en inſtruire.
Quoi, Seigneur ;…
D’autres, loin de ſe taire en ce même moment,
Triompheroient peut-être, &, pleins de confiance,
Céderoient avec joie à votre impatience.
Mais moi, toujours tremblant, moi, vous le ſavez bien,
À qui votre repos eſt plus cher que le mien,
Pour ne le point troubler, j’aime mieux vous déplaire,
Et crains votre douleur plus que votre colère.
Avant la fin du jour vous me juſtifierez.
Adieu, Madame.
Prince, c’eſt trop cacher mon trouble à votre vûe.
Vous voyez devant vous une reine éperdue,
Qui, la mort dans le ſein, vous demande deux mots.
Vous craignez, dites-vous, de troubler mon repos ;
Et vos refus cruels, loin d’épargner ma peine,
Excitent ma douleur, ma colère, ma haine.
Seigneur, ſi mon repos vous eſt ſi précieux,
Si moi-même jamais je fus chère à vos yeux,
Éclairciſſez le trouble où vous voyez mon ame.
Que vous a dit Titus ?
Au nom des dieux, Madame…
Quoi ! vous craignez ſi peu de me déſobéir ?
Je n’ai qu’à vous parler pour me faire haïr.