Je viens, le cœur percé de vos pleurs & des ſiens,
Calmer des déplaiſirs moins cruels que les miens.
Venez, prince, venez, je veux bien que vous-même
Pour la dernière fois, vous voyiez ſi je l’aime.
Scène IV.
Hé bien, voilà l’eſpoir que tu m’avois rendu ?
Et tu vois le triomphe où j’étois attendu ?
Bérénice partoit juſtement irritée ?
Pour ne la plus revoir Titus l’avoit quittée ?
Qu’ai-je donc fait, grands Dieux ? Quel cours infortuné
À ma funeſte vie aviez-vous deſtiné !
Tous ſes momens ne ſont qu’un éternel paſſage,
De la crainte à l’eſpoir, de l’eſpoir à la rage.
Et je reſpire encor ? Bérénice ! Titus !
Dieux cruels ! de mes pleurs vous ne vous rirez plus.
Scène V.
Non, je n’écoute rien. Me voilà réſolue.
Je veux partir. Pourquoi vous montrer à ma vue ?
Pourquoi venir encore aigrir mon déſeſpoir ?
N’êtes-vous pas content ? Je ne veux plus vous voir.
Mais, de grâce, écoutez.