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Et bénî/Toic fon Dieu , fon Seigneur, & fon pcre j Sion , chère Sion , que dis-:u quand tu vois

Louer le Dieu de l'inipic écrangère , Et blafpiiémer le nom qu'ont adoré ces rois ?

Une Voix fiule. Combien de temps, Seigneur, combien de temps encore Verrons-nous contre toi les mechans s'élever ? Jufques dans ton faint temple ils viennent te braver. Ils traitent d'infenfé le peuple qui t'adore. Combien de temps, Seigneur, combien de temps encore Verrons-nous contre toi les médians s'élever ?

Une autre. Que vous fert , difent-ils , cette vertu fauvage î De tant de plailîrs fi doux Pourquoi fuyez-vous l'ufage î Votte Dieu ne fait rien pour vous. Une autre. Rions j chantons , dit cette troupe impie ,' De fleurs en fleurs , de plaifirs en plaifirs

Promenons nos délirs. Sur l'avenir infenfé qui fe fie. De nos ans paflagers le nombre eft incertain. Hâtons-nous aujourd'hui de jouir de la vie , Qui fait fi nous ferons demain î Tout le Chœur. Qu'ils pîeurent,ômon Dieu, qu'ils frémiffcntdecra'nte Ces malheureux , qui de ta cité fainte , Ne verront point l'éternelle fplendsur. C'eft à nous de chanter , nous, à qui tu révèles

Tes clartés immortelles , C'eft à nous de chanter tes dons &: ta grandeur.

Une Voix feule. De tous ces vains plaifirs où leur ame fc plonge , Que leur reftera-t-il ? Ce qui refte d'un fonge Dont on a reconnu Terreur. A leur réveil , ( 6 réveil plein d'horreur ) Pendant que le pauvre à ta table Goûtera de ta paix la douceur ineiFablej

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