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TRAGÉDIE. 119

Déjà le facré mont , où le temple eil bâtî , D*infolens Tyriens eft par-tout inverti. L'un d'eux, en blafphémant,vient de nous faire entendre, Qu'Abner eft dans les fers , &c ne peut nous défendre.

JOSABET à JoCLS.

Cher enfant, que le ciel en vain mV/oir rendu , Hélas , pour vous fauver j'ai fait ce que j'ai pu i Dieu ne fe fouvient plus de David votre père.

J o A D a Jofabet. Quoi , vous ne craignez pas d'attirer fa coîèrc^ , Sur vous , & fur ce roi fî cher à votre amour ; Et quand Dieu , de vos bras l'arrachant fans retour , Voudroit que de David la maifon fût éteinte , N'ctes-vous pas ici fur la montagne fainte , Où , * le père des Juifs , fur fon fils innocent , Leva , fans murmurer, un bras obéifiant , Et mit fur un bûcher ce fruit de fa vieiJlefTe , LaiflTant à Dieu le foin d'accomplir fa promefTe , Et lui facrifiant, avec ce fîls aimé , Tout l'cfpoir de fa race en lui feul renfermé ?

Amis , partageons nous. Qu'Ifmacl en fa garde Prenne tout le côté que l'orient regarde. Vous , le côté de l'ourfe , &c vous de l'occident. Vous le midi. Qu'aucun , par un zèie imprudent , Découvrant mes delfeins , foit prêtre , foit lévite , Ne forte avant le temps , & ne fe précipite : Et que chacun enfin , d'un même efprit pouffé , Garde en mourant le pofte où je l'aurai placé. L'ennemi nous regarde , en fon aveugle rage , Comme de vils troupeaux réfervés au carnage. Et croit ne rencontrer que défordre &c qu'ef&ov Qu'Azarias par-tout accompagne le roi.

( â Joas. ) Venez , cher rejctron d'une vaillante race ; Remplir vos défenfeurs d'une nouvelle audace»

  • Airahfim»

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