Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/141

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TRAGÉDIE. ïu

Des enfans de Lévi la troupe partagée Dans un profond* filence aux portes s'eft rangée. Tous doivent à la fois précipiter leurs pas, , Et crier pour fignal : vive le roi Joas. Mais^mon père défend que le roi fe hafarde >. Et veut qu'Azarias demeure pour la garde. Cependant Athalie , un poignard à la main , Rit des foibles remparts de nos portes d'airain. Pour les rompre , elle attend hs fatales machines , Et ne refpire enfin que lang &c que ruines. Quelques prêtres , ma iœur, ont d'abord propose Qù^en un lieu foutcrrein , par nos pères creuTé „ On renfermât du moins notre arche précieufe. O crainte , a dit mon père , indigne , injurieufe l L'arche qui fit romb r tant de fuperbcs tours , Et força le Jourdain de rebroulîer fon cours , Des dieux des nat'ons tant de fois triomphante , Fuiroit donc à l'alpeft d'une femme iniolenie l Ma Hière , auprès du roi , dans un trouble mortel , L'œ'I , tantôt fur ce prince & tantôt fur l'autel , Muette , & fuccombant fous le poids des allarmes , Aux yeux hs plus cuels arracheroit âxs larmes. Le roi de temps en temps la prelle entre Tes bras , La flatte . . Chères fœus , fuivez toutes mes pa.s 5 Et , s'il faut aujourd'hui que notre roi périfTe , aillons , qu'un même fort avec lui nous unifie.

S A L o M I T H.

Quelle infoknte main frappe à coups redoublés : Qui fait courir ainfi ces lévites troublés ? Quelle précaution leur fait cacher leurs armes î Le temple eft-il forcé ?

Z A c H A R. I E.

Diflipez vos allarmes, Dieu nous envoie Abner,

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