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P R É F A C Eé

ont fait un des plus grands agrémens de la pièce. Tous ks connoiiTeurs demeurent d'accord que depuis long- temps on n'a point entendu d'airs plustouchans ni plus convenables aux paroles. Quelques perfonnes ont trou- vé la mufique du dernier choeur un peu longue , quoi- que très-belle. Mais qu'auroit-on dit de ces jeunes Ifraè'lites qui avoient tant fait de vœux à Dieu , pour être délivrées de l'horrible péril ou elles étoient , fî ce péril étant paflré,elles lui en avoient rendu de médiocres actions de grâces î Elles auroient direftement péché contre la louable coutume de leur Nation, où Ton ne recevoir de Dieu aucun bienfait fignalé , qu'on ne l'en remerciât fur le champ par de fort longs cantiques 5 témoins ceux de Marie , fœur de Moyfe , de Débora & de Judith , & tant d'autres dont l'Ecriture eft pleine. On dit même que les Juifs , encore aujour- d'hui , célèbrent par de grandes adions de grâces le jour où leurs ancêtres furent délivrés par Efther de la cruauté d'Aman.

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