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DIVERSES. 1J3

De tant de malheurs affligée.

Je parus un jour fur mes bords ,'

Penfant aux funeftes difcords

Qui m'ont fi long-temps outragée J Lorfque d'un vol foudain je vis fond.e des d'eux ^ Amour , qui me flattant de la voix & des yeux : Triftc nymphe , dit-il , ne te mets plus en peine j Je te prépare un fort fi charmant & fi doux,

Que bien-tôt je veux que la Seine Rende tout Tunivers de fa gloire jaloux.

Je t'amène , après tant d'années ,

Une paix, de qui les douceurs ,

Sans aucun mélange de pleurs ,

Feront couler tes detlinées. Mais ce qui doit pafler tes plus hardis fouhaîts ; Une reine viendra, fur les pas de la paix , Comme on voit le foleil marcher après raurorc. Des rives du couchant elle prendra fon cours 5

Et cet aftre furpafle encore Celui que l'Orient voit naître tous les jours.

Non que j'ignore la vaillance

Et les miracles de ton roi , •

I Et que , dans ce commun effroi i

! Je doive craindre pour la France.

' Je fais qu'il ne fe plaît qu'au milieu des hafards |

Que livrer des combat* & forcer des remparts ' Sont de Ces jeunes ans les délices fuprêmes. s Je fais tout ce qu'a fait fon bras viftorieux ; i Et que plufieurs de nos dieux mêmes

I Par de moindres exploits ont mérité les cieux,

  • Mais c'eft trop peu pour fon courage

De tous ces exploits inouis. Il faut déformais que Louis Entreprenne un plus grand ouvrage.

j H n'a que trop tenté le hafard dss combats f l'Efpagne fait aiTex la valeur de fon bras ;

! Gv

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