Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/163

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DIVERSES. ijy

Les dieux mêmes viendront pafler ici leurs jours. Ton repos en durée égalera ton cours. Mais de les cruautés n'y fera plus d'épreuves j La gloire de ton nom remplira l'univers ;

Et la Seine fur tous les fleuves Sera ce que Thétis ell fur toutes les mers.

Mais il eft temps que je me rende

Vers le bel aftre de ton roi

Adieu , nymphe , confole-toi

Sur une efpérance fi grande. Thérèse va venir , ne répands plus de pleurs ? Prépare feulement des lauriers & des fleurs. Afin d'en faire hommage à fa beauté fuprême. Ainfi finit amour, me laifTant à ces mots :

Et fe courus , à l'heure même , Conter mon avanture aux nymphes de mes flots.

O Dieux > que la feule penfée

De voir un aflre fi charmant.

Leur fit oublier proinptement-

Toute leur mifère paffée î Que le Tage foufiiit I Quels furent Ces tranfports , Quand l'amour lui ravit l'ornement de fes bords ! Et que pour lui la guerre eût été moins à craindre I Ses nymphes , de regret, prirent toutes le deuil 5.

Et fit leurs )ours pouvoient s'éteindre , La douleur auroit pu les conduire au cercueil»

Ce fut alors que les nuages ,.

Dont nos jours étoient obfcurcîs ,.

Devant vous furent éclaircis ,

Et n'enfantèrent plus d'orages. Nos maux , de votre main , eurent leur guérifon * Vos yeux d'un nouveau jour peignirent l'horifon-, La terre , fous vos pas , deviat même fertile. Le foleil , étonné de tant d'effets divers ,

Eut peur de fe voir inutile , Et qu'un autre que lui n'éclairât l'univers.

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