Ah, ſi ce grand héros vous paroît plein de charmes
Dans le ſein de la paix !
Que vos yeux le verront terrible ſous les armes,
S’il les reprend jamais !
Vous le verrez voler, plus vîte que la foudre,
Au milieu des haſards,
Faire ouvrir les cités, ou renverſer en poudre
Leurs ſuperbes remparts.
Qu’il fera beau chanter tant d’illuſtres merveilles
Et de faits inouis !
Et, qu’en ſi beau ſujet, vous plairez aux oreilles
Des peuples de Louis !
Songez de quelle ardeur vous ſerez échauffées,
Quand, pour vous écouter,
Vous trouverez ce prince à l’ombre des trophées
Qu’il viendra de planter.
Ainſi le grand Achille, aſſis près des murailles
Où l’on pleuroit Hector,
De ſes braves ayeux écoutoit les batailles,
Et les ſiennes encor.
Quoique faſſe Louis, ſoit en paix, ſoit en guerre,
Il vous peut inſpirer
Des chants harmonieux, qui de toute la terre
Vous feront admirer.
Qu’on ne nous parle plus de l’amant d’Euridice ;
Quoiqu’on diſe de lui,
Le Strymon n’a rien vu que la Seine ne puiſſe
Voir encore aujourd’hui.
Je vous promets bien plus : la fortune ſenſible
A des charmes ſi doux,
Laiſſera déſormais la rigueur inflexible
Qu’elle eut toujours pour vous.
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