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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/228

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preuve devient une preuve contre vous,

Vous voilà donc , Monfieur, réduit à la nécefïîté de prouver ce que vous avez avancé contre l'auteur des Hcrcjîes imaf^inaires ; autrement vous voyez bien où cela va , &: vous n'en ferez pas quitte pour dire que vous n'avez point jugé, que vous vous êtes contente de lail- fer à juger aux autres , & que vouç n'avez point appli- qué Icj règles que vous voulez qu'on établifle. Le monde entend ce langage ; & fi vous n'avez que cela pour vous fauver , je vous tiens en grand danger.

Mais ce n'eft pas votre manière que d'entrer dans le détail , Se de vous embarralîcr à chercher des preuves ; 3c cela eft aifg à voir quaund vous dites à l'auteur des Hi'réjîef imaginaires , que vous avez lu fes lettres , tantôt avec plaijlr^ tantôt avec dégoût^ félon qu'elles voiis fembloient bien ou mal écrites. Je vois bien ce que vous voulez qu'on entende par-là ; c'eft-à-dire , que vous louez ce qu'il y a de bon , & que vous blâmez ce qu'il y a de mauvaiç. Cette forte de critique eft fort prudente, Tant qije vous pailcrez comme cela, vous ne vous cora- mettrez point. Toutefois vous prêtiez courage ; & poi^t faire voir que vous êtes homme de bon goût , &: que vous vous y connoiflez, vous vous avancez jufqu'à dire qu'il y a grande différence entre les Imaginaires Se les Lettres au Provincial. Voilà un grand effort de juge- ment , ôc qui vous a bien coûté. Mais encore, Mondeur, ne nous dircz-vous rien de plus précis , & ne marque-» rez-vous point ce que vous trouvez à redire dans lç$ Hcréjies imaginaires f Vous noiis le faites attendre long- temps , & vous ne vous expliquez la-defTus que vers la fin de votre Içttre. Mais enfin vous faites bien voir que vous favez approfondir quand il vous plaît. Veut- on donc favoir ce qu'il y a de mauvais dans les lettres de VHéréfie imaginaire » Le voici ; c'eft que les bons mots des Chamillardes ne font d'ordinaire que de baffes allu- mons , comme quand on dit que le grand de M. C/ia- millard n'ejl qu'un o en chiffre, 6* qu'il ne doit pas fiivre ie ^rani nombre , degeur d'are Doreur d la douzaine.