Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/23

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TRAGÉDIE, M

SCENE IL ESTHER, ELISE, LE CHŒUR.

Une Israélite chantant derrière le Théâtre,

JVl A SŒUR, quelle voix nous appelle l Une autre. J'en reconnois les agréables fons. C'eft la reine.

Toutes deux. Courons , mes fœurs , obéifTons. La reine nous appelle. Allons , rangeons-nous auprès d'elle. Tout le Chœur entrant fur la fcène yai' plujîeurs endroits différens, La reine nous appelle. Allons , rangeons-nous auprès d'elle. Elise.

Ciel , quel nombreux eflain d'innocentes beautés S'offre à mes yeux en foule , & fort de tous côtés ! Quelle aimable pudeur fur leur vifage eft peinte I Profpérez , cher efpoir d'une nation fainte. Puillent jufques au ciel vos foupirs innocens Monter comme l'odeur d'un agréable encens î Que Dieu jette fur vous des regards pacifiques î

E s T H E R.

Mes filles , chanter-nous quelqu'un de ces cantiques , Où vos voix, fi fouvent, fe mêlant à mes pleurs , Dfe la trifte Sion célèbrent les malheurs.

Une Israélite feule chante. Déplorable Sion, qu'as-tu fait de ta gloire ? Tout l'univers adrairoit ta fplendeur. Tu n'es plus que pouffière ; & de cette grandeur Il ne nous reite plus que la trille mémoire.

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