Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/258

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MO ŒUVRES

craindrons point de dire , à l'avantge àcs lettres & de ce corps fameux dont vous faites maintenant par- tic , du moment que des efprits lublimes , pallant de bien loin les bornes communes , fe diitinguent , s'im- mortalifent par des chef-d'oeuvres , comme ceux de M. votre frerc , quelqu'étrange inégalité que , durant leur vie, la fortune mette entr'cux 6c les plus grands hé- ros , après leur mort cette diiicrence ceii'e. La poltérité qui le plaît , qui s'inftruit dans les ouvrages qu'ils lui ont lailFés , ne fait point de difficulté de les égaler à tout ce qu'il y a de plus conlîdérablc parmi les hom- mes , fait marcher de pair l'excellent poète & le grand capitaine. Le même fiecle , qui fe glorifie aujouidhui d'avoir produit Augurle , ne fe glorifie guère moins d'avoir produit Horace & Virgile. Ainh , lorfque dans les âges fuivans on parlera avec étonncment des vic- toires prodigieufes & de toutes les grandes chofes qui rendront notre fiecle l'admiration de tous les fiecles à V€nir , Corneille, n'en douions point. Corneille tien- dra fa place parmi toutes ces merveilles. La France fe fouviendra avec plaifir que. fous le règne du plus grand de fes rois a fleuri , le plus grand de Ces poètes. On croira même ajouter quelque cbofe à la gloire de notre augufte monarque , lorfqu'on dira qu'il a eftimé, qu'il a honoré de fcs bienfaits cet excellent génie j que même , deux jours avant fa mort , &: lorsqu'il ne lui rcftoit plus qu'un rayon de connoiflance, il lui envoya encore des marques de fa libéralité ; & qu'enfin les dernières paroles de Corneille ont été àcs remerci- »ens pour LOUIS LE GRAND.

Voilà , Monfieur , comme la poitéricé parlera de votre illulbe frère. Voilà une partie des excellentes qualités qui l'ont fait connoître à touto l'Europe. Il en avoir d'autres qui , bien que moins éclatantes aux y^*ux du public , ne font peut-être pas moins dignes de nos louanges ; je veux dire , homme de probité 6c de piété , bon père de famille , bon parent , bon ami. Vous le favez , vous qui avez toujours été uni avec lui d une

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