Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/299

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de la foi de nos pères : aufli ne falloit-îl pas que , l’état vous devant déjà fon falui & fa gloire , l’Eglife duc à un autre qu’à vous fa vidoire Se fon triomphe : fans cela votre règne , que le ciel a voulu qu’il fuc un règne de merveilles., auroit manqué de fon plus bel ornement. On auroit bien dit un jour de V o t rb Majesté ce que récriture dit de plufîeurs grands rois de Juda : Il a terralle tc3 ennemis, & relevé la monarchie 5 il a autorifé & réformé les loix ; il a fait régner la juilice : mais on auioif. ajouté ce que le Saint-Esprit reproche à ces princes : Il n’a pas aboli les sacrifices qui fe faisoient sur la montagne.

Que votre nom , Sire, fera éloigné de ce reproche ! Ce que votre zélé a déjà fait , ia pofléricé le regardera toujours comme la fource de vos profpérités & le comble de votre gloire.

Mais ce n’est pas au rétablissement des temples & des autels que se borne votre zéle : vous avez entrepris de faire revivre la piété & les bonnes mœurs ; & c’est à quoi Votre Majesté travaille avec succès , autant par son exemple que par ses ordres. C’est un honneur maintenant de pratiquer la vertu ; & si le vice n’est pas tout-à-fait détruit, au moins est-il réduit à se cacher ; & les voiles dont il se couvre épargnent aux gens de bien un fâcheux scandale , & sauvent les âmes foibles du péril d’une contagion funeste.

Ne pensons plus à ces jours de ténèbres, où la plupart de ceux qui étoient encore dans le sein de l’Eglise, sembloient n’y être demeurés que pour l’outrager de plus près ; où les blasphêmes & les railleries de ce qu’il y a de plus saint, éclatoient avec audace : ces monstres d’infidélité ont disparu sous votre règne heureux : & si les remontrances tant de fois réitérées sur ce sujet ne nous donnoient connoissance de ce désordre , nous l’ignorerions à jamais.

Qu’est devenu cet autre monstre produit par l’esprit de vengeance, toujours altéré du sang des hom-