5t E S T H E R,
Mais dites promptement ce que vous demandez. Tous vos défirs Efther, vous feront accordés ; Dûfllez-vous , je l'ai dit &c veux bien le redire. Demander la moitié de ce puiflant empire.
E s T H E R. Je ne m'égare point dans ces vaftes défîrs. Mais puifqu"il faut enfin expliquer mes foupîrs « Puifque mon roi lui-même à parler me convie ,
(fejettant aux pieds du roi. ) J'ofe vous implorer & pour ma propre vie. Et pour les triftes jours d'un peuple infortuné," Qu'à périr avec moi vous avez condamné. AssuÉRUs la relevant. A périr ! Vous I Quel peuple ? Et quel eft ce myftèrc î
A M A n bas d part. Jç tremble.
E s T H E R. Efther , Seigneur, eut un Juif pour fon père. De yps ordres fanglans vous favez la rigueur.
Aman à part. Ah , dieux î
AsSUÉRUS.
Ah, de quel coup me percez- vous le coeur l Vous la fille d'un Juif 1 Hé quoi ! Tout ce que j'aimc I Cette Efther , l'innocence & la fagefle même , Que je croyois du ciel les plu5 chères amours , Dans cette fource impure auroit puifé fes jours ï Malheureux î
E s T H E R, Vous pourrez rejetter ma prière. Mais je demande au moins que pour grâce dernière ; Jufqu'à la fin , Seigneur , vous m'entendiez parler , Et que fur-tout Aman n'ofe point me troubler.
ASSUÉROS.
Parler,
E s T H E R.
O Dieu , confonds l'audace & l'impofture î Ces Juifs , dont vous voulez délivrer la nature ,
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