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TRAGÉDIE. 75

Et fe croit quelque enfant rejette par fa mcrc ; A qui j'ai par pitié daigné fervir de père.

J O s A B E T.

Hélas , de quel péril je l'avois fu tirer ? Dans quel péril encore eft-il prêt de rentrer !

J o A D.

Quoi , déjà V(5tre foi s'afFoiblit & s'étonne ?

J o s A B E T. A vos fages confeils , Seigneur , je m'abandonne. Du jour que j'arrachai cet enfant à la mort , Je remis en vos mains tout le foin de forf fort. Même , de mon amour craignant la violence , Autant que je le puis , j'évite fa préfence , De peur qu'en le voyant , quelque trouble mdifcret Ne fajflTe avec mes pleurs échapper mon fecret. Sur-tout j'ai cru devoir aux larmes , aux prières Confaerer ces trois jours & ces trois nuits entières. Cependant aujourd'hui puis-je vous demander Quels amis vous avez prêts à vous féconder î Abner , le brave Abncr vicndra-t-il nous défendre î A-t-il près de fon roi fait ferment de fe rendre î

J A D.

Abner, quoiqu'on fe pût aflurer fur fa foi , Ne fait pas même encor fî nous avons un roi.

J o s À B E T. Mais à qui de Joas confiez-vous la garde ? Ell-ce Obède , eft-ce Amnon que cet honneur regarde > De mon père fur eux les bienfaits répandus . . .

J o A D.

A l'injufte Athalie ils fe font tous vendus.

J o s A B E T. Qui donc oppofez-vous contre fes fatellitcs î

J o A D.

Ne vous l'aî-je pas dit ? Nos prêtres , nos lévites.

J o s A B E ï. Je fais que , près de vous en fecret aflèfflbié , Par vos foins prévoyans leur nombre eft redoublé 5

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