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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/137

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d’eux, dans le chemin qu’ils venaient de quitter, d’autres voix qui se mêlaient au bruit du torrent. Elena, alarmée, pressa Vivaldi de hâter le pas de sa monture, et Paolo, se retournant, aperçut deux hommes, enveloppés de manteaux, qui les suivaient de très près. Avant qu’il pût prévenir son maître, ces deux individus étaient à ses côtés.

— Vous venez de Notre-Dame du Mont-Carmel ? demanda l’un d’eux.

— Qui pose cette question ? demanda Vivaldi en se retournant.

— Un pauvre pèlerin bien fatigué de sa longue marche dans ces rochers Voudriez-vous avoir pitié de lui, et lui permettre de monter pendant quelques instants sur votre cheval ?

Quels que fussent les sentiments d’humanité de Vivaldi, il ne pouvait les écouter en ce moment sans compromettre la sûreté d’Elena. Il crut même démêler quelque chose de faux dans le ton de l’inconnu qui lui adressait cette requête. Ses soupçons s’accrurent encore lorsque celui-ci lui proposa de faire route avec lui.

— Ces montagnes, dit-il, sont infestées de brigands, et une compagnie nombreuse court moins le risque d’être attaquée.

— Si vous êtes si fatigué, réplique Vivaldi, comment pourriez-vous suivre le pas de nos chevaux ?… Et surtout comment avez-vous pu nous rejoindre ?

— La crainte des bandits, répondit-on, nous a donné des ailes.

— Vous n’avez rien à craindre, repartit Vivaldi, si vous modérez votre marche en raison de