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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/204

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— Arrête, misérable, arrête ! lui dit Schedoni en reprenant toute son énergie. Garde-toi d’entrer dans cette chambre. Il y va de ta vie.

— De ma vie ! s’écria Spalatro reculant de surprise. Est-ce que la sienne ne vous suffit pas !

Schedoni ne répondit rien et continua rapidement son chemin. Mais Spalatro, le suivant, lui présenta encore le manteau en disant :

— Mais apprenez-moi donc ce que je dois faire !

— Retire-toi ! répondit le moine d’un air terrible. Laisse-moi.

— Quoi ? reprit le coquin dont la surprise augmentait toujours. Est-ce que le courage vous a manqué ? Allons, si cela est, je vois bien, quoi qu’il m’en coûte, qu’il faut que je fasse la besogne moi-même. Le moment de la faiblesse est passé. Je vais…

— Scélérat ! Démon incarné ! s’écria Schedoni en le prenant à la gorge.

Mais, tout à coup, il se rappela que cet homme ne faisait qu’obéir à ses propres instructions. Il le relâcha donc peu à peu et, d’une voix radoucie, il lui ordonna d’aller se coucher.

— Demain, ajouta-t-il, je te parlerai. Quant à ce soir, j’ai changé d’avis. Retire-toi.

Comme Spalatro hésitait tout étonné, Schedoni lui répéta les mêmes ordres d’une voix terrible et ferma avec violence la porte de sa chambre pour se débarrasser de la vue d’un homme qui lui était devenu odieux. Il commençait à se calmer lorsqu’il fut saisi de la crainte que le scélérat, pour prouver son courage renaissant, n’allât tout seul exécuter le