Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/20

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forte et stridente, qu’il reconnut pour être celle du moine, lui cria, dans l’ombre :

Vous venez trop tard : il y a plus d’une heure qu’elle est partie. Songez à vous !

Quoique frappé par ces paroles, dont il cherchait le sens, Vivaldi s’élança du côté d’où venait la voix et essaya de saisir l’inconnu. Paolo tira au hasard un coup de pistolet et courut aux torches.

— Monsieur, s’écria-t-il, il est monté par le petit escalier. J’ai vu le bas de sa robe.

— Suis-moi, dit Vivaldi, en montant.

Arrivés sur une terrasse qui dominait la voûte, il élevèrent une torche au dessus de leurs têtes, en cherchant partout des yeux.

— Ne vois-tu rien ? demanda Vivaldi.

— Monsieur, sous une arcade, à gauche, je crois avoir vu passer quelqu’un.

Vivaldi dirigea la torche vers l’endroit indiqué. Tous deux s’avancèrent vers une rangée d’arcades attenant à un bâtiment d’une construction singulière.

— Monsieur, reprit Paolo en dirigeant du doigt l’attention de son maître, c’est par cette porte-là que j’ai vu passer quelqu’un.

Vivaldi tira son épée, et tous deux, franchissant la porte, s’engagèrent dans un passage étroit, dont ils ne voyaient pas le bout. Ils avançaient avec précaution, s’arrêtant de temps en temps, pour écouter. Après quelques minutes de cette marche silencieuse entre deux murailles resserrées, Paolo saisit son maître par le bras :

— Monsieur, lui dit-il à voix basse, ne distinguez-vous pas, là-bas, dans l’obscurité, un homme ?…

Vivaldi, projetant la lumière en avant, aperçut vaguement quelque chose de semblable à une figure humaine, immobile à l’extrémité du passage : son vêtement paraissait de couleur noire, mais les ténèbres ne permettaient de discerner aucun trait.

Ils pressèrent le pas ; mais arrivés à l’endroit où la figure s’était montrée, ils ne