Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/9

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s’étendaient au loin. Tandis que Vivaldi sortait d’une voûte, une forme noire apparut devant lui et il fut croisé par un homme vêtu en religieux, dont le visage était caché sous un large capuchon. Cet homme s’arrêta pour lui dire :

Vincenso Vivaldi, vos pas sont surveillés. Gardez-vous de retourner à Villa-Altieri !

En achevant ces mots, il disparut dans l’obscurité, avant que Vivaldi, interdit d’une interpellation si brusque, eut pu demander une explication. Il rappela l’inconnu à haute voix ; mais l’apparition ne revint pas.

Le jeune comte rentra chez lui l’esprit frappé de cet incident. Ce fut alors qu’il découvrit toute l’étendue et toute la violence de son imprudente passion. Souffrant d’un tourment jusqu’alors inconnu, il résolut, à tout risque, de déclarer son amour à Elena et de demander sa main.


L’ENLÈVEMENT.


Après avoir vainement tenté d’éclaircir les menaces du moine mystérieux qui lui était apparu, Vivaldi résolut de se délivrer des tourments de l’incertitude, et se rendit à Villa-Altieri.

La signora Bianchi consentit à le recevoir et elle écouta froidement ses protestations de tendresse. Lorsqu’il la pressa d’intercéder pour lui auprès de sa nièce, elle lui répondit avec dignité :

— Je ne puis feindre d’ignorer l’éloignement trop naturel de votre famille pour une alliance avec la mienne. Je sais quelle importance le marquis et la marquise de Vivaldi attachent aux avantages de la naissance. Votre projet doit choquer leurs idées. En tout cas, je dois vous déclarer, monsieur le comte, que si ma nièce leur est inférieure