Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T1.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vont point les adoucir. Combien est méprisable une humanité prétendue, qui se contente de plaindre et qui ne songe point à soulager !

Saint-Aubert, quelque temps après, parla de madame Chéron sa sœur. Il faut que je vous informe, ajouta-t-il, d’une circonstance intéressante pour vous. Nous avons eu, vous le savez, très-peu de rapports ensemble ; mais c’est la seule parente que vous ayez : j’ai cru convenable, comme vous le verrez dans mon testament, de vous confier à ses soins jusqu’à votre majorité ; elle n’est pas précisément la personne à qui j’aurois voulu remettre ma chère Emilie, mais je n’avois point d’alternative, et je la crois, dans le fond, une assez bonne femme ; je n’ai pas besoin, mon enfant, de vous recommander d’user de prudence pour vous concilier ses bonnes grâces ; vous le ferez sans doute en mémoire de celui qui tant de fois, l’a tenté pour vous.

Emilie protesta que tout ce qu’il lui recommandoit serait religieusement exécuté. Hélas ! ajouta-t-elle, suffoquée de sanglots, voilà bientôt tout ce qui me restera ; ce sera mon unique consolation, que d’accomplir entièrement tous vos désirs !

Saint-Aubert la regarda en silence, com-