Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T1.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sublimes. Las de gravir des rochers, où le seul enthousiasme sembloit avoir pu les conduire, où l’on ne voyoit sur la mousse d’autres traces que celles du timide chamois, ils cherchoient un abri dans ces beaux temples de verdure, reculés au sein des montagnes. À l’ombre des mélèses et des pins élevés, ils goûtoient un repas frugal, savouroient les eaux d’une source voisine, et respiroient avec délices les parfums des diverses plantes qui émailloient la terre, ou pendoient en festons aux arbres et aux rochers.

À gauche de la terrasse, et vers les plaines du Languedoc, étoit le cabinet d’Emilie. Là étoient ses livres, ses crayons, ses instrumens, quelques oiseaux et quelques fleurs favorites. C’est-là qu’occupée de l’étude des arts, elle les cultivoit avec succès, parce qu’ils convenoient à son goût et à son caractère. Ses dispositions naturelles, secondées par les instructions de monsieur et madame Saint-Aubert, avoient facilité ses progrès. Les fenêtres de cette pièce s’ouvroient jusqu’en bas sur le parterre qui bordoit la maison ; et des allées d’amandiers, de figuiers, d’acacias ou de myrtes fleuris, conduisoient au loin la vue vers ces rivages, qu’arrosoit la Garonne.