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de la nature et de la félicité. Hélas ! elle craignoit d’en être éloignée pour toujours.


CHAPITRE IV.

De très-bonne heure, le lendemain matin, on partit pour Turin. La riche plaine qui s’étend des Alpes à cette magnifique cité, n’étoit pas alors, comme aujourd’hui, ombragée d’une longue avenue. Des plantations d’oliviers, de mûriers et de figuiers festonnés de vignes, ornoient le paysage, à travers lesquels l’impétueux Eridan s’élance des montagnes, et se joint, à Turin, aux eaux de l’humble rivière Doria. À mesure que nos voyageurs avançoient, les Alpes prenoient à leurs yeux toute la majesté de leur aspect. Les chaînes s’élevoient les unes au-dessus des autres dans une longue succession. Les plus hautes flèches, couvertes de nuages, se perdoient quelquefois dans leurs ondulations, et souvent s’élançoient au-dessus d’eux. Leurs bases, dont les irrégulières cavités présentoient toutes sortes de formes, se peignoient de pourpre et d’azur au mouvement de la lumière et