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dre plutôt toute la vengeance de Montoni que de se donner à un homme dont elle eût méprisé la conduite, quand jamais elle n’auroit connu Valancourt : mais elle frémissoit de la vengeance, quoique décidée à la braver.

Il survint bientôt une affaire qui, pour quelques jours, suspendit l’attention de Montoni ; les visites mystérieuses d’Orsino s’étoient renouvelées avec plus d’exactitude depuis le retour de Montoni. Outre Orsino, Cavigni, Verezzi et quelques autres, étoient admis à ces conciliabules nocturnes : Montoni devint plus réservé, plus sévère que jamais. Si ses propres intérêts ne l’eussent pas rendue, indifférente à tout le reste, Emilie se fût apperçue qu’il méditoit quelque projet.

Un soir qu’il ne devoit pas se tenir d’assemblée, Orsino arriva dans une extrême agitation, et dépêcha vers Montoni son domestique de confiance. Montoni étoit au casin ; il le prioit de revenir sur-le-champ, en recommandant au messager de ne pas prononcer son nom. Montoni se rendit à l’instant, il trouva Orsino, il apprit le motif de sa visite et de son agitation ; il en connoissoit déjà une partie.

Un gentilhomme vénitien, qui avoit ré-