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minée, plaça des chaises, essuya la poussière d’une table de marbre voisine, et sortit enfin de l’appartement.

Montoni et sa famille s’approchèrent du feu. Madame Montoni fit plusieurs tentatives pour nouer l’entretien ; mais ses réponses brusques la repoussèrent. Emilie s’efforça de réunir ses forces, et s’énonçant d’une voix tremblante : Puis-je vous demander, monsieur, dit-elle, le motif d’un si prompt départ ? Après une longue pause, elle eut assez de courage pour réitérer la question.

Il ne me convient pas de répondre aux questions, dit Montoni ; il ne vous convient pas de m’en faire. Le temps expliquera tout. Je désire à présent n’être pas importuné plus long-temps. Je vous engage à vous retirer dans votre chambre, et à prendre une conduite raisonnable. Toutes ces idées de sensibilité prétendue, à les nommer du terme le plus doux, ne sont vraiment que de la foiblesse.

Emilie se leva pour se retirer. Bonsoir, madame, dit-elle à sa tante avec un maintien composé, qui déguisoit mal son émotion.

Bonne nuit, ma chère, dit madame Montoni avec un accent de bonté que sa nièce