Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/232

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prochant plus près d’Emilie : Benedetto m’a tout conté pendant que nous voyagions ensemble ; il me dit : Annette ; vous ne savez rien sur ce château où nous allons ? — Non, lui dis-je, monsieur Benedetto : que savez-vous donc, je vous prie ? — Mais, mademoiselle, vous savez garder un secret, ou, pour le monde entier, je ne vous dirois rien. — J’ai promis de n’en pas parler, et on assure que monsieur trouveroit mauvais qu’on en jasât.

— Si vous avez promis de garder le secret, dit Emilie, vous avez tort de le révéler.

— Annette fit une pause, puis elle reprit : Oh mais, pour vous, mademoiselle ! à vous je puis tout dire, je le sais bien.

— Emilie se mit à rire. Je me tairai, dit-elle, aussi fidèlement que vous.

— Annette répliqua fort gravement qu’il le falloit, et continua : Ce château, vous le devez savoir, mademoiselle, est très-vieux et très-fortifié ; il a soutenu plusieurs sièges, à ce qu’on dit ; il ne fut pas toujours au signor Montoni, ni à son père ; mais par une disposition quelconque, il devoit revenir à monsieur, si la dame mouroit sans se marier.

— Quelle dame, dit Emilie ?

— Je n’en suis pas encore là, reprit An-