Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/235

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pouvoit être vers le milieu de septembre, à ce que je suppose, ou le commencement d’octobre, peut-être même dans le mois de novembre ; c’est égal, c’est toujours vers la fin de l’année ; mais je ne puis pas dire précisément le moment, parce qu’ils ne me l’ont pas dit eux-mêmes. Quoi qu’il en soit, ce fut a la fin de l’année que cette dame fut se promener hors du château dans ces bois là-bas, comme elle faisoit ordinairement. Elle étoit toute seule, et n’avoit que sa femme-de-chambre avec elle ; le vent souffloit bien froid, il faisoit tomber les feuilles autour d’elle, et siffloit tristement à travers ces grands châtaigniers que nous avons passés, mademoiselle, en venant au château : Benedetto me montroit les arbres tout en me parlant. Le vent étoit donc bien froid, et la femme-de-chambre vouloit l’engager à revenir ; elle ne le voulut pas ; elle aimoit à se promener dans les bois en tous les temps, et sur-tout le soir, et si les feuilles tomboient autour d’elle, cela lui faisoit toujours plus de plaisir.

Eh bien ! on l’a vue descendre vers le bois ; la nuit vint, elle ne parut pas. Dix heures, onze heures, minuit, point de dame : voilà qui est bien. Ses domestiques pensèrent que sûrement il lui étoit arrivé un